Login

Grève SNCF : ça commence à faire long (et cher) pour les OS !

Le trafic ferroviaire de céréales est très limité depuis le début de la grève SNCF, le 5 décembre, qui perturbe l’activité des silos embranchés sur le rail. © C. FAIMALI

Après plusieurs semaines de grève à la SNCF, le transport ferroviaire des grains fonctionne au ralenti. Tour d’horizon des conséquences chez Axéréal, Soufflet et Sénalia.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Vendredi 10 janvier, Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, a regretté sur Twitter entendre peu parler de l’impact de la grève sur le fret ferroviaire. Pourtant, « rien que pour Axéréal, c’est 120 trains annulés depuis décembre, fait-il savoir. Donc 5 000 camions en plus sur nos routes. C’est-à-dire l’équivalent de 50 000 tonnes de carbone en plus. »

Un train sur deux annulé chez Soufflet

Chez Soufflet, « sur tout notre programme train depuis le 5 décembre, on est environ à 50 % de réalisation, constate de son côté Jean-François Lépy, DG de Soufflet négoce. Avec 1 train sur 2, on est à peu près sur une quarantaine de trains qui ont été annulés. Ce qui est meilleur que ce qu’on avait eu pendant la grève de 2018 », tempère-t-il. Néanmoins, « si la tendance devait durer, on risque d’avoir des ruptures d’approvisionnement à partir de la deuxième quinzaine de janvier ».

À Sénalia, « plus aucun train ne nous parvient depuis décembre », affirmait son DG, Gilles Kindelberger, lors de l’AG du manutentionnaire céréalier et agro-industriel du port de Rouen. Pour autant, malgré les grèves, le groupe se félicite d’un mois de décembre très actif. Avec même des livraisons de la part des OS pendant la trêve des confiseurs. « On a continué à être alimenté par les OS de proximité, mais il va bien falloir faire parvenir les volumes pour les OS plus éloignés », dont certains « sont obligés de racheter de la marchandise en local » pour honorer leurs contrats. « C’est une des raisons pour lesquelles le blé rendu Rouen est en train de flamber. » Et de craindre « une fin de campagne en queue de poisson ».

Le camion, 5 €/t plus cher

Gilles Kindelberger rapporte un surcoût de 4 à 6 €/t pour un report du train vers le camion, le report vers le fluvial étant limité. L’ordre de grandeur est le même chez Soufflet, qui chiffre le transport ferroviaire à 10 €/t sur 35 kilomètres, 15 €/t pour le même trajet en camion, soit un surcoût de 50 %. Sans compter un risque possible de pénurie de camions.

Renaud Fourreaux

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement